
LA TERRE DES LIONS un apologue de Kabanghi Elfie, Seconde A.
Kahil regarda par la fenêtre et aperçu les êtres qui avaient bouleversé toutes leurs vies il y avait maintenant plus d’un siècle de cela.
Ses colocataires étaient tellement excités à l’idée de quitter pour la première fois la terre qui les avait vus voir le jour qu’ils ne doutaient pas un instant que ce voyage qui leur était présenté comme des vacances était en réalité le début de leurs souffrances.
Kahil était profondément blessé par ce qui se passait sur cette terre si prospère autrefois.
Maladies, mort et faim étaient à présent leur quotidien .
Il s’assit, alluma un petit feu et invita nos jeunes êtres à se joindre à lui : “Connaissez-vous votre histoire ? Qui êtes-vous ? Demain vous vous en irez pour “La nouvelle terre”, et avant que vous vous en alliez, je voudrais vous conter une histoire que ma mère me racontait tout les soirs, qu’elle tenait elle-même de sa grand-mère et je veux que cette histoire, vous la gardiez toutes vos vies, parce que cette histoire, c’est la vôtre !”
Les jeunes lionceaux écarquillèrent les yeux et Kahil commença son récit .
Il y a maintenant bien longtemps, la terre des lions étaient un havre de paix, une terre riche et exploitée correctement. Elle était composée de cinq royaumes, le royaume du Nord dirigé par le roi Yassine, le royaume du Sud dirigé par le roi Mongani, le royaume de l’Est dirigé par le roi Kahane, le royaume de l’Ouest dirigé par le roi Omar et celui du centre dirigé par le roi Kamba. Le royaume du centre était l’uns des plus riches et le roi Kamba était très rigoureux et aimait profondément sa patrie. Les différents royaumes de la terre des lions étaient tous unis, les problèmes des uns étaient ceux des autres, chaque royaume possédait une langue qui lui était propre mais il y avait une langue commune à tous.
Les jeunes lionceaux étaient initiés très tôt à l’art et aux sciences. Le temps était chaud et l’air doux, l’harmonie et la joie régnait sur cette grande terre.
Un jour débarquèrent pour la première fois des êtres qui n’avaient jamais été aperçus auparavant, c’était des renards. Ils venaient d’une contrée lointaine et désiraient faire affaires avec nous. Ce n’était guère la première fois que nous recevions des étrangers, à cette époque il existait déjà des contrats entre nous et le roi Santos.
Au début, les affaires se passaient bien et chacun recevait sa part même si celle des lions restait la plus grande car c’était surtout leurs richesses qui étaient exploitées.
Mais les renards en voulaient toujours plus. Le roi Kamba qui avait toujours été méfiant vis-à-vis de ceux-ci voulut à tout pris qu’ils s’en aillent, mais les renards avaient déjà réussi à les monter les uns contre les autres. L’unité n’existait plus. Chacun était tellement assoiffé de pouvoir qu’ils en arrivèrent à vendre la liberté de leur frères. Les renards avaient réussi à convaincre les lions qu’ils étaient supérieurs à eux, ils avaient réussi à les détacher de leurs racines tout ça pour s’emparer en toute impunité de leurs richesses. Ils nous inculquèrent leur langue et leur façon de penser ; petit à petit les lions enviaient de plus en plus les renards et maudissaient la terre de les avoir crées lions, eux qui autre fois en étaient si fiers. Les renards étaient ceux qui écrivaient l’histoire et les lions n’étaient pour eux que des simples pantins. Tous ceux qui n’avaient pas encore complètement été arrachés à leur racines et tentaient de se rebeller étaient mis à mort. Les renards avaient pris le contrôle de la terre des lions.
Les lions qui étaient si fiers d’eux, de leur style de vie, de leur royaume et de leur personnes, sont aujourd’hui convaincus de n’être que de pauvres chiens, mais non mes enfants! Nous sommes des lions!
Peut-être qu’un jour la terre des lions retrouvera sa gloire d’autrefois ou encore plus et que les lions reprendront enfin conscience de leur identité; mais pour cela mes enfants cette histoire gardez-là où que vous soyez et n’oubliez jamais que vous êtes des lions et qu’aucun renard ne vous est supérieur.
Cette histoire, la vôtre, la nôtre, racontez-la à vos enfants car un jour, peut-être bien plus tôt qu’on ne le pense arrivera, et ce jour, ce sera notre jour, le jour de la terre des lions !